L’intention, c’est-à-dire l’état d’esprit du pratiquant apparaît dès le salut. La façon de le faire peut en dire long. Tout ce qui se passe après le salut n’est en général qu’une suite logique. Sans vouloir trop creuser ce sujet, il faut certainement retenir le fait qu’un salut doit être une forme de courtoisie, de respect du partenaire, mais également le démarrage d’un moment de partage, tout en conservant un esprit ludique avec plus ou moins d’engagement personnel !
On peut considérer que la personne qui effectue un salut donne un peu d’elle-même, offre l’« ouverture », le démarrage d’un échange. Cela n’est pas facile finalement, car là encore, la technique de réalisation n’est qu’un moyen de montrer une intention.
Donc intention envers l’autre, mais également envers soi.
Il existe plusieurs types de salut (simple ou complexe). Dans le cadre de mon approche du bâton français, j’’ai créé un salut particulier qui comprend des mouvements assez techniques et lié à ma propre conception de la pratique.
Description : la position de départ. Imaginez un carré au sol (avec A B C D comme sommets). Les deux bâtonnistes sont positionnés l’un sur A l’autre sur C. Le bâton est pris en pronation d’une seule main (par exemple la droite). Talon du bâton au sol (côté droit). « En place pour le salut », « Prêt pour le salut, saluez ». Lever le bras droit en laissant glisser le bâton vers l’avant (c’est un coulissé naturel – lancé par le mouvement du bras qui ne fait que monter d’un quart de cercle, soit 90 ° – le bras arrive parallèle au sol – bâton dans le prolongement du bras. On freine le bâton quand la pointe arrive dans celle-ci (attention à ne pas laisser tomber le bâton ). Ensuite, on laisse tomber le talon (en accompagnant avec les doigts la trajectoire, sur le côté GAUCHE), et on le récupère main gauche (restée au niveau de la hanche gauche dès le démarrage). Là encore prise en pronation. La main droite est revenue sur son côté (vers hanche droite) après avoir lâché le bâton.
La main gauche effectue un mouvement de 90 ° sur le côté (vers la gauche) puis, elle laisse tourner le bâton (qui change ainsi de sens dans la main). Ce mouvement est difficile mais vous verrez que l’inertie générée par le bâton permet de le faire tourner assez facilement dans la main. Quand le bâton a changé de sens dans la main gauche (qui maintenant va se retrouver devant vous), accompagnez le vers la main droite (en le laissant perpendiculaire au sol). Ensuite, sur votre droite, la main droite se positionne en dessous de la gauche et les deux mains laissent glisser naturellement le bâton au sol (1 cm du sol exactement) – là, on utilise la gravité, tout simplement (aucune force à exercer, seulement desserrer les mains). Enfin, deux mouvements simultanés : on ramène, en gardant les deux mains en pronation sur le bâton, le talon du bâton vers son partenaire en faisant un pas vers lui – sur le côté CD du carré, puis, on fait un demi coulissé pour récupérer le talon dans les mains, en essayant de toucher le bâton de son partenaire… puis, en garde.
Après le salut, le bâtonniste se positionne en garde.
Garde avec bâton à droite ou à gauche (attention à modifier les positions des pieds en fonction du côté où est le bâton).
Voici les positions des pieds en garde : stabilité du corps et équilibrage au niveau central (flèche).
En bâton français, la garde n’est pas forcément un passage obligé avant de porter un coup. Cette position est plutôt une position défensive neutre qui peut placer le bâtonniste dans une configuration de vigilance et de mobilisation rapide (pour parer ou attaquer). Même s’il s’agit d’une position simple dans laquelle on ne fait « que » tenir le bâton, il est primordial de prendre conscience qu’en dehors d’un déplacement (esquive), seul le bâton peut protéger le bâtonniste d’une touche (parade). A partir de cette garde, tout sera possible si le corps est prêt c’est-à-dire s’il n’y a pas trop de tension dans la tenue de l’arme, si les muscles sont « relativement détendus » et si l’esprit est en éveil. La garde en dit beaucoup sur l’état du pratiquant (son niveau de nervosité, ses intentions parfois, son contrôle du corps…).
En complément, voici le salut fédéral, présenté ici par Marc et Tristan.