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Zone de touche : sommet de la tête.

  • Définition simplifiée

Au moment de l’armé, la main qui tient le talon se déplace derrière la ligne du bassin (du même côté), tandis que le bâton effectue une rotation perpendiculaire et circulaire (moulinet vertical démarrant vers le bas). La touche se fait au-dessus de la tête de son partenaire, bras tendus avec une légère courbure pour ne pas bloquer le coude. Lors de l’armé, le bassin pivote légèrement afin d’éviter une torsion du rachis (le bassin reste sur le même plan, en faisant un mouvement avant-arrière et arrière-avant, avec un pied avant dont le talon se soulève légèrement pour éviter la torsion du rachis) et en permettant un léger transfert de poids sur la jambe arrière. Ce léger transfert de poids est associé à un mouvement de piston du bras tenant le talon du bâton, vers l’arrière pour l’armé, puis vers l’avant, une fois la pointe passée dans le dos, permettant au bâton de mieux tourner dans la main.

Ici, Marc effectue un mouvement de pivot au moment de l'armé. Merci à mon équipe de l'ASCA pour cette photo.

Photo réalisée avec mon équipe de l’ASCA (ici Marc et Tristan) qui présentent le brisé. Marc, à gauche, effectue un mouvement de pivot au moment de la rotation de l’arme.


Cela dit, je voudrais aborder une manière plus approfondie de s’approprier ce mouvement qui est, je trouve, l’un des plus beaux et peut être le plus difficile de notre discipline.

  • Sentir le mouvement

Pour réaliser un brisé, en l’intégrant dans son corps, il faut que vous preniez conscience que ce bâton a un certain poids et que naturellement il aura tendance à tomber. L’idée est de trouver le bon mélange entre transfert de poids, pesanteur et trajectoires…

Vidéo réalisée avec mon équipe de l’ASCA (ici Marc et Tristan) qui présentent le brisé avec une parade

Exercice pratique en 2 temps :

  1. Prise du bâton avec les 2 mains – bâton sur la droite par exemple – puis avec une main

Pied gauche devant, pied droit derrière. Les deux mains sont côté droit. Enlever la main droite et laisser la pointe tomber au sol, la main va pivoter pour accompagner la descente de l’arme qui va démarrer un moulinet. On utilise la pesanteur pour faire faire un départ de rotation au bâton, tout en faisant un léger transfert de poids vers l’arrière (en pivotant le bassin vers l’arrière). La main n’a servi qu’à accompagner. Le bras gauche croise donc devant vous (main gauche tenant le bâton sur la droite) :

Si l’on relève un peu le bras, avant de laisser le bâton tomber, il va faire le « pendule ». Si vous ne faites rien de plus, le bâton va se balancer un peu et va s’arrêter, perpendiculaire au sol. Pour lui faire continuer sa rotation, il suffit de revenir sur vos appuis initiaux (faire un transfert de poids de l’avant vers l’arrière, en même temps que vous laissez tomber le bâton… et le bâton continue sa rotation… en même temps revenez sur vos appuis initiaux, en faisant pivoter le bassin vers l’avant). La difficulté réside dans la main gauche, car vous devez rester souple au niveau du poignet afin que la trajectoire du bâton soit perpendiculaire au sol (ce n’est pas facile à une main).

Le principe est cependant assez simple : le corps permet au bâton de finir la rotation. Au départ, c’est la pesanteur, puis l’énergie donnée par le corps qui a effectué un transfert de poids.

En d’autres termes, ici le bassin reste sur le même plan, en faisant un mouvement avant-arrière et arrière-avant, avec, pour rappel, un pied gauche dont le talon se soulève légèrement pour éviter la torsion du rachis. Il faut conserver le poignet souple pour permettre au bâton de tourner tandis que l’énergie ajoutée avec le bassin permet au bâton de monter. Pensez, au fur et à mesure, à contrôler la trajectoire du bâton qui doit faire un cercle, un disque. Pour terminer le tour complet, il vous suffit d’avancer le bras vers l’avant. Bon… ce n’est pas évident, mais l’idée est de sentir qu’il faut se servir de la gravité avant tout.

  1. Seconde étape : le travail à deux mains

Le principe doit être le même à deux mains. Reprenez le bâton en position de garde normale (bâton côté droit pour cet exemple). Les deux mains au niveau du talon (gros bout), en pronation. Le bâton est tenu à deux mains, bras légèrement fléchis. Même exercice, en laissant la main droite (mais qui doit vraiment laisser la gauche travailler). Vous devez dans un premier temps, laisser le bâton tomber. La main gauche tient et l’autre accompagne le plus légèrement possible. Cette main droite ne doit être qu’un soutien, ou un guide du mouvement. Comme vous pouvez le constater, ce mouvement est assez difficile, car il implique un déplacement des mains et un changement de position des deux mains. La droite doit s’ouvrir pour que la pointe du bâton tombe au sol, tandis que la gauche va devoir passer un peu vers l’extérieur… sinon ça coince. L’idée est vraiment de laisser la main gauche refaire l’exercice précédent.

Vous devez absolument focaliser votre pensée sur la main gauche, sur la sensation que c’est elle qui dirige complètement le mouvement. L’autre n’est là que pour accompagner… en tout cas, dans cet exercice. Dès que le bâton arrive au sol, souvenez-vous, tout à l’heure, on accompagnait avec le corps le mouvement créé par la chute du bâton. Là, on fait pareil. Je vous rappelle que vous devez être en appui sur la jambe droite, talon gauche légèrement levé et la partie « bassin + épaule » légèrement tourné sur le côté, en fait c’est le bassin qui vous aide à effectuer ce passage… cela évite la torsion du dos. Là, vous devez vous rendre compte que la main droite, qui initialement était là pour accompagner, a tendance à se resserrer et à effectuer une partie du mouvement, car la force physique appliquée à la main gauche est importante maintenant. Le bâton a déjà effectué 180° et autant dans la première et seconde phase, c’était la main gauche qui tenait vraiment le bâton, autant, dans les phases suivantes, c’est essentiellement la main droite. Le résultat est un moulinet. Pour terminer le coup sur un brisé, il faut ensuite, avec les deux mains cette fois, accompagner le bâton sur une trajectoire qui va toucher en tête, avec une arrivée bras tendus (avec légère courbure – cf. § 3 « Les Touches »). Vos pieds restent dans leur marque au sol, il ne doit pas y avoir de déplacement (car le brisé se donne à distance), même si, pour laisser le bâton tourner et effectuer un moulinet sur la droite, il faut soulever le talon du pied gauche et pivoter légèrement l’axe « bassin-épaule », pour laisser la place au bâton de passer.

Une fois que la rotation est effectuée, le corps reprend sa position initiale.

J’ai présenté ici deux exercices effectués avec une main gauche directrice. Reprenez-les en faisant la même démarche avec la main droite ! En effet, j’estime important de noter que sur ce mouvement, chaque main peut « piloter » l’arme (et peut tantôt diriger ou non le mouvement).

Ce travail se base sur des mouvements difficiles : le brisé est un mouvement de base particulièrement exigeant pour être bien réalisé, il faut placer ses pieds, son corps, ses bras correctement, ne pas trop forcer, penser à la trajectoire… Bref, tout un tas d’éléments qui ne doivent plus poser de problème si on veut que le pratiquant soit à l’écoute du travail spécifique sur les sensations.

En exécutant le brisé de cette façon, plus « interne », et en pensant à utiliser le poids du bâton et à sentir en même temps, quelle sera la main qui va travailler, vous gagnerez en concentration et vous créerez un ensemble corps-bâton.

  • Précision du placement des mains

Le positionnement des mains est très important à ce niveau, car, soit vous travaillez avec force et vous sollicitez particulièrement les articulations, soit vous réussissez, par l’optimisation de vos placements de mains à rendre les mouvements plus fluides et homogènes. Ce travail je viens de l’aborder au travers du brisé, mais c’est également un objectif à atteindre pour n’importe quel coup ou manipulation en bâton.

  • Mémo transferts de poids

Pour chaque coup présenté par la suite, je vous propose de réfléchir sur vos transferts de poids. Supposons la position de garde comme référence : stabilité du corps et équilibrage au niveau central (la flèche indique le point d’équilibre). Ci-dessous, la position de garde.

Au moment de l’armé, vous devez effectuer un transfert de poids du côté où vous tenez le talon de l’arme :

Puis, vous devez accompagner le développement du coup par un mouvement du bassin qui revient progressivement dans sa position initiale.

  • Un coup à distance

Attention, le brisé et l’enlevé sont des coups qui doivent être donnés à distance (sans déplacement). Autrement dit : vous devez absolument apprendre à faire un brisé ou un enlevé sans avoir à vous déplacer et que vous devez être capable de le faire à distance. Malheureusement, j’ai constaté que beaucoup de bâtonnistes ont appris ces deux mouvements en effectuant systématiquement des déplacements pour se trouver à distance.

C’est une erreur car cela donne une mauvaise habitude et crée un réflexe automatique de déplacement… alors que dans bien des cas, il suffit de rester sur place pour toucher. Une fois que cela est vraiment acquis et lors d’un échange, oui, dans certains cas, on peut se déplacer… Mais je vous déconseille de pallier le manque de technique par des déplacements intempestifs et non nécessaires.

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